Je me réveille. J'ai froid. Il fait sombre. Malgré tout, mes yeux s’habituent petit à petit à l'obscurité. Je n'aime pas l'odeur qui règne ici. Une odeur aseptisée. Je lève la tête. Ce mouvement me fait mal. Je vois une pièce blanche, tout à fait blanche. Des rideaux, blancs eux aussi. Je suis sur un lit en métal. Les couvertures sont blanches, tout comme l'oreiller. Rien d'autre, il n'y-a rien d'autre dans cette pièce. Je suis dans un hôpital. Mais j'ignore tout à fait où. Je regarde plusieurs fois la pièce. Je découvre finalement la sonnette qui permet probablement d'appeler les infirmières. Je l'actionne. Une attente interminable. Quand est-ce que quelqu'un va arriver? Qui va arriver? Enfin, après quelques minutes, la porte de ma pièce s'ouvre. Une infirmière rousse apparaît. Elle doit avoir environ 50 ans et porte des lunettes. Ses cheveux sont longs, ils descendent jusqu'à ses seins. Il est plutôt bien conservé. Son visage trahit l'étonnement. Elle me fixe avec de grands yeux puis porte la main à sa bouche. Je me demande bien ce qu'il se passer. Quoique, pas besoin d'être un génie pour comprendre que j'ai du m'évanouir et rester dans le coma pendant un moment. C'est vrai, je remarque juste que je n'ai pas encore essayé de bouger. Avant de tenter le moindre mouvement, je dois me rassurer. Bien évidemment, j'ai peur. Et si je n'arrivais plus à bouger mes jambes? Bon, il ne sert à rien de s'effrayer sans preuve. Je bouge mes jambes. J'ai mal, mais c'est bon signe. L'information part de mon cerveau à mes cuisses, mes mollets ou mes doigts de pied. Tout est bon de ce côté là. Mes bras bougent aussi, mes mains de même. La nuque ne résiste pas, le bassin non plus. Tout à l'air en ordre. J'ai fait un rapide checkup, pas plus de quelques secondes, tandis que la nurse n'a toujours pas l'air d'assimiler ce qu'elle voit. Est-ce qu'il va falloir que je parle en premier?
Toujours aucune autre réaction que la surprise pour sa part. Je décide de l'ouvrir:
« Excusez-moi si j'vous ai réveillé, mais j'ai besoin que l'on réponde à mes questions. J'en ai une toute simple pour le début: J'suis qui? »
« Vous vous êtes réveillé, comme ça, d'un coup?
– Ça en a tout l'air non? J'suis pas un mirage, j'vous rassure. Vous pourriez répondre à ma question, j'angoisse un peu là...
– Mais, vous ne vous rendez pas compte Monsieur Howlet!
– Bon, j'ai mon nom, c'est déjà pas mal. C'est quoi mon prénom maintenant?
– Vous ne vous souvenez plus du tout?
– Puisque j'vous le demande! J'sais pas qui j'suis, ni ce que j'fous là, j'me rappelle de rien du tout là. Alors faut m'éclairer, parce que j'vais surement paniquer sinon. J'suis pas un idiot, j'pense que j'étais dans le coma et que j'viens de me réveiller. J'pense aussi que je souffre d'une sorte d'amnésie, peut être temporaire, j'espère en tout cas.
– Il faut que j'appelle immédiatement le docteur Monsieur Howlet!
– Dites moi au moins mon prénom!
– Tom, vous vous appelez Tom.
– Enfin, merci! Vous pouvez pas répondre à mes autres questions et appelez le docteur après? J'suis paumé là!
– Écoutez, il faut à tout prix que je l'appelle, votre réveil est un événement très très important! De plus, je ne sais pas tout. Seulement que vous avez eu un accident de voiture avec votre mère. Elle s'en est tiré sans rien de grave, mais vous étiez dans le coma. On vous a amené ici et on vous garde depuis. Je dois vraiment prévenir le docteur, je reviens après.
– Attendez, dites moi juste depuis quand j'suis ici!
– Ça a fait 2 mois hier...
– D'accord, merci. Revenez vite, vous allez crouler sous les questions. »
